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Politique et réalités

Politique et réalités

Faits politiques, commentaires, analyses, portraits, dossiers, présentation de livres pour mieux appréhender le monde actuel.


Oh que d'eau !

Publié par Philippe Soulier Champeval sur 4 Novembre 2022, 08:44am

Les pieds dans l'eau
La démocratie, c'est le débat. Quand le débat n'existe pas à l'assemblée nationale, il a lieu dans la rue ou plutôt dans les champs.Au risque de l'affrontement et de la caricature.
L'affrontement contre les forces de l'ordre est le signe d'une démocratie fatiguée. Les mega-bassines sont les symptômes de l'absence de dialogue et de l'arbitraire.
Derrière ces gigantesques bassines,il y a la question fondamentale de l'avenir de l'agriculture .La gestion de l'eau ne doit pas appartenir aux partisans d'une agriculture à court-terme. Les multiples débats sur le climat étaient porteurs d'espoir de dialogue.Les declarations du gouvernement laissaient présager les meilleurs augures pour une vrai réflexion sur la meilleure manière de gérer nos ressources naturelles.Il semble que la sécheresse de cet été n'ait pas favorisé la réflexion et la prudence.Les mega -bassines sont financées à 70 % par de l'argent public.Cette situation mériterait un vrai débat au parlement. Au lieu de cela, les pouvoirs publics choisissent une solution de court terme.Afin de favoriser les organisations en place.L'ordre établi ne doit pas être dérangé pour que les profits restent les mêmes. Si peu partagés. Les profits n'ont pas d'odeur et ils se moquent des nappes phréatiques.
Le débat n'a pas eu lieu.Celui-ci est détourné de son objet .L'attention des médias s'est concentré sur une petite phrase. Celle de Gérard Darmanin qui a inventé "l'eco terrorisme ".Tout est devenu une question de sécurité .Même la liberté de penser et de débattre.
L'idée qu'on s'en fait
Les ingrédients de l'affaiblissement de la démocratie
La démocratie peut s'affaiblir sous l'effet du non dit ou au contraire du verbiage idéologique.Le non dit ,c'est l'absence de contradiction à l'occasion des principaux débats agitant le monde des idées politiques.Le verbiage, c'est le matraquage des idées servant la politique actuellement mise en œuvre.
Premier ingrédient: le dialogue
La difficulté à créer les conditions du débat.
Sur l'affaire des mega-bassines,les principaux intervenants nous assurent que la concertation a bien eu lieu. Une concertation locale avec des acteurs locaux.On peut considérer que la question de l'aéroport Notre Dame des Landes était une question locale.Elle a pourtant suscité un débat national.Il semble que les leçons de Notre Dame des Landes n'aient pas été tirées dans l'affaire des bassines de Sainte-Soline.
La question de la gestion de l'eau est une question nationale.Dans cette affaire ,la manière de traiter le problème interroge la démocratie française.La France n'est pas un état fédéral comme l'Allemagne. Elle dispose maintenant de grandes régions. Le pouvoir politique semble fébrile dans la mise en œuvre de ce projet de grande bassine.La dernière confrontation à Ste Soline interroge sur la capacité de la République Française à élaborer des projets de long terme.Nos institutions paraissent hermétiques à la circulation des idées. Nous avons du mal à passer du local au national.Sans doute ,il faut voir dans cette difficulté le manque de souplesse de la décentralisation à la française. Le Sénat, pourtant chambre censée représenter les régions, n'absorbe pas les chocs régionaux. Il manque sans doute une assemblée pouvant faire remonter les problèmes locaux vers le national.Une sorte de parlement des régions.
Deuxième ingrédient: les finances publiques
Il faut baisser les impôts. En tout cas ,il ne faut pas les augmenter.C'est le credo du gouvernement. Pourtant les besoins sont immenses dans la sphère publique. Santé, défense, éducation, sécurité. Selon l'IPP,institut des politiques publiques, cité par le journal Marianne, lors de son premier quinquennat, Macron à réduit de 24 milliards les impôts sur les ménages. 40 % de cette somme a bénéficié aux 20 % les plus riches contre 20 % pour les 50 % les plus pauvres.La reforme de L'ISF a coûté 3,3 milliards. Depuis 2017,le gouvernement a octroyé aux entreprises 25 milliards de baisse d'impôts de production par an.Ces mesures s'ajoutent aux mesures prises dans le passé (CICE) sans réelle évaluation de leur efficacité pour l'économie. Le gouvernement prévoit encore de supprimer la redevance audiovisuelle (3 milliards par an ) et la CVAE (8 milliards) Ce même gouvernement nous explique que les retraites coûtent trop chères.
La baisse des dépenses publiques peut quelquefois s'avérer nécessaire. La baisse des recettes est déjà une réalité.
Ce gaspillage d'argent public s'explique en partie par l'autisme de nos institutions .A force d'éviter les débats budgétaires, nous allons dans le mur.
La démocratie française mérite mieux.
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