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l'entretien du jour: "une seule dette publique"

Thomas Piketty, le 12 mai à Paris.

Thomas Piketty : « Il faut donner un parlement à l'euro »

 

L'Europe peine à se sortir de la crise, c'est la faute de l'euro ?

Quand on regarde le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Europe, le verdict est terrible. On n'est pas plus endetté mais il y a une défiance. Tant qu'il y aura dix-huit dettes publiques que les gouvernements refuseront de mettre en commun, il y aura des tentatives de spéculer sur tel ou tel pays. Avec l'euro, on a remplacé la spéculation sur les taux de change par la spéculation sur les taux d'intérêt. C'est pire. Comment voulez-vous avoir un débat serein sur les réformes si un Etat ne sait pas si son budget sera chamboulé parce qu'il devra rembourser plus cher sa dette ? Cette architecture est bancale.

Que peut-on faire ?

Si on avait une seule dette publique, il serait plus simple pour la Banque centrale européenne [BCE] de stabiliser les taux d'intérêt. C'était une idée que des économistes conseillaient à Angela Merkel fin 2011. Cela ne vient donc pas d'un cénacle d'extrême gauche L'idée est de mettre en commun les dettes dépassant 60 % du PIB dans un fonds capable d'emprunter aux marchés. Les pays remboursent au prorata de ce qu'ils ont mis. L'objectif est de réduire ce fonds à zéro.

En plus, on propose un volet politique : notre Parlement fixe le rythme de désendettement. C'est cohérent : on finance la dette et on détermine le déficit ensemble. Si des pays veulent aller au-delà, ils peuvent émettre de la dette sans garantie européenne, comme la Californie ou New York.

Quel avantage aurait la France, qui paie déjà des faibles taux d'intérêt sur sa dette ?

C'est de l'égoïsme à courte vue. La récession en zone euro nous coûte à tous.

Les Etats sont-ils prêts à de telles réformes ?

Le danger, c'est que l'Allemagne fasse des propositions. La réforme du traité de 2012 – imposée par Berlin – doit nous servir de leçon. C'est une mauvaise réforme. Vouloir attribuer des sanctions, des bonus, c'est le summum du fédéralisme technocratique. Je me méfie plus du souverainisme français que de l'égoïsme allemand, mais la France doit assumer des propositions pourdémocratiser l'Europe.

Si on ne fait rien ?

L'exemple qui me hante, c'est la longue pénitence du Royaume-Uni. Après les guerres napoléoniennes, la dette dépasse 200 %, les Britanniques choisissent de s'en débarrasser par des excédents budgétaires et de l'austérité. Ça marche. Mais il faut un siècle…

 

(avec le Monde)

 

Histoire de sortir un peu de la phobie  de la dette ... Une idée parmi d'autres qui a le mérite d'être claire  et de nous montrer que la dette n'est pas une fatalité.

 

A propos de la dette

 

 © La fête de la dette

Un spectacle ludique, populaire et éducatif autour de La Dette orchestré de façon virtuellement naïve et réellement humoristique par Christophe Alévêque, avec la participation d’économistes réputés qui se succèderont sur scène. 

Le 31 mai prochain aura lieu au centquatre à Paris le premier rassemblement ludique et franchement populaire autour d’un thème qui ne l’est pas forcément  la dette. Un événement qui va susciter des débats, des discussions, des rencontres autour de ce problème qui berce notre quotidien, mais dont la majorité de la population ignore tout.

 

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Philippe Soulier Champeval

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