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Les retraites

Le mensonge sur les retraites
L'annonce récente de Macron sur les retraites est une manœuvre politique pour souffler une fois de plus sur les braises. Pour tester l'opinion? En tout cas ,il ne s'agit pas de gouverner mais de faire passer un message idéologique. Au risque de provoquer un embrasement général.Mais les libéraux ont montré qu'ils savaient employer la force pour faire passer leurs idées .Le 49-3 serait le signe d'un profond mépris pour la nouvelle assemblée.
Selon Michael Zemmour, un chercheur spécialiste de la protection sociale,on assiste à une figure traditionnelle de la politique française, la dramatisation pour faire passer une réforme essentiellement idéologique. Il s'agit de faire baisser les dépenses de l'Etat sans augmenter les impôts. Ne pas augmenter les impôts, c'est aussi faire preuve d'idéologie. On pourrait aussi envisager d'augmenter un peu les cotisations retraites et ne pas se baser uniquement sur l'âge ou la durée de cotisation.
L'effort pour les salariés ne serait pas gigantesque.Quant à la réduction des dépenses de l'Etat, la piste des retraites est une mauvaise piste.Et si on s'occupait plutôt des dépenses en faveur des cabinets de conseil ou des doublons dans la sphère publique ?En mettant le projecteur une fois de plus sur les retraites, on préfère demander des sacrifices aux français plutôt que de lancer un vrai débat sur les dépenses publiques.
 
L'autisme élyséen
Apparemment, les tuyaux de communication sont bouchés à l'Elysée.
Deux interventions intéressantes ce matin dans les médias sur les retraites .L'une du représentant de la CGC et l'autre de Laurent Berger sur les retraites.
L'Etat cherche à financer les politiques publiques par la réforme des retraites.Alors qu'il faudrait dissocier les dossiers.Pourquoi faire peser sur les salariés le coût des réformes à venir comme la loi sur la fin de vie par exemple. Les libéraux ne veulent pas augmenter les impôts. C'est le point G de leur idéologie.La dépense publique est mauvaise par essence sauf quand elle sert à financer les aides aux entreprises. On se souvient du silence assourdissant de Roux de Bézieux face à Mélenchon lors d'un débat télévisé sur ce sujet.
Le rapport du COR conclut que le système est globalement a l'équilibre .Mais les libéraux insistent lourdement . Il s'agit d'imposer l'idée que la réforme est indispensable.Afin d'éviter d'avoir un vrai débat sur les dépenses publiques .Alors qu'une réforme a déjà acté l'allongement de la durée de cotisation à 43 ans,la réformeTouraine .Cette histoire d'âge légal est une hérésie. Elle a été mise sur la table avant le covid par E.Philippe .Celui-ci pour des raisons électoralistes appuie à fond sur l'accélérateur de la réforme.
Laurent Berger souligne que 40% des seniors sont licenciés avant leur retraite .Que représente le coût du chômage de ces seniors pour la société ? La question mérite d'être posée .Les libéraux n'en ont cure.Au mépris du résultat des dernières élections, ils continuent à prôner une verticalité foulant aux pieds le dialogue social.Et la réalité. En imposant l'idéologie du travailler plus.La réalité, c'est que la moyenne d'âge de départ en retraite se situe autour de 63 ans du fait de la durée de cotisation.
On nage en plein délire .Macron souffle le froid avec son intention de passer en force.Bluff ou réelle volonté de jouer avec le feu tant le risque d'un embrasement social est grand?
Les leçons du pouvoir chères à François Hollande n'ont pas été apprises.Le résultat des dernières élections est déjà oublié. Bayrou souffle le chaud tout en se montrant partisan d'une réforme. La communication même habile ne peut remplacer un véritable débat.On a l'impression que le CNR est déjà mort avant d'avoir vécu.C'est la renaissance de l'esprit de verticalité. Nous fonçons tout droit dans le mur de l'extrême droite .
Le conditionnement des esprits
L'enfumage des esprits est devenu une méthode de communication .En ces temps de disette de la réflexion ,il suffit d'alimenter la machine médiatique en petites annonces alarmistes pour attirer l'attention .
Il n'y a aucune urgence sur les retraites mais l'important est de faire croire qu'il y en a une.
Afin d'affoler la population . Et de faire croire aux personnes âgées que leur fin de vie est l'alpha et l'oméga de l'évolution de la société.
Ces mêmes personnes âgées qui votent souvent Macron par réflexe sécuritaire .
Il y a déjà une réforme Touraine qui prévoit l'allongement de la durée de cotisation à 43 ans. Cette réforme prend déjà en compte l'allongement de la durée de la vie.
Quant à l'âge légal, c'est l'exemple même du faux problème. La plupart des actifs ne peuvent pas partir avant 64 ans. Il est donc mensonger de déclarer comme Édouard Philippe que les français travaillent moins. C'est une ritournelle de droite qui finit par agacer.
La vérité est que la réforme des retraites est devenue la mère des réformes. Celle qui délivre aux gouvernants le label de "grand réformateur " devant l'éternel. Le plus dramatique, c'est que le matraquage est tel que les français sont persuadés que en dehors de la réforme des retraites ,il n'y a rien d'autre à faire. Le but recherché est atteint. Le lavage des cerveaux des français est parfait.La réforme des retraites occulte tout le reste. On ne pense plus qu'a ça matin ,midi et soir.
Et les autres réformes toutes aussi urgentes tombent aux oubliettes de l'actualité .
L'éducation, la fiscalité, les services publics, la transition écologique, les institutions,la reindustrialistion, l'emploi des seniors ,la revalorisation du travail manuel,la formation continue et le déficit du commerce extérieur.J'en passe et des meilleures.Mais non ,les retraites, voilà la clef du paradis. Sans augmenter les impôts .Sacrilège devant l'autel du Dieu du marché.
Comme le dit très justement E.Todd dans son dernier éditorial de Marianne, peu importe que l'abstention soit abyssale en France. Qui s'en soucie? Pas le Président qui se pense légitime après une élection ou aucun grand débat ne fut évoqué.
Il faut en finir avec le quoi s'il en coûte ,a dit Bruno le Maire. Le même Bruno le Maire qui "ne sait pas ce que c'est",un profit.Marx se retourne dans sa tombe. Le Maire n'était pas attentif pendant ses cours de philosophie.
Selon Christian Chavagneux, d'alternatives économiques ,Macron a supprimé 80 milliards de recettes fiscales en dix ans. C'est le " quoi qu'il en perde."De quoi largement financer les retraites et les autres réformes. Mais il ne faut surtout pas augmenter les impôts des plus riches .Le ruissellement doit continuer à apporter ses bienfaits. Macron n'a toujours rien compris.Le budget va passer avec le 49-3 tant les oppositions sont fortes.
Nous allons vers une crise politique. Mais Macron n'en a cure.Comme l'escargot qui veut laisser sa trace dans l'histoire .
Il a oublié que la bave de l'escargot est effacé par la pluie.
Et il risque de pleuvoir beaucoup.
 
 
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Philippe Soulier Champeval

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