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16 Janvier 2025
Les socialistes ne vont pas voter la censure. C'est l'effet Lombard ou Bayrou. Lombard a distillé ses paroles rassurantes. Bayrou a égrené ses concessions. Sur l'éducation nationale, sur les retraites et enfin sur la contribution pour les plus riches maintenue. La classe moyenne basse et haute est préservée des hausses d'impôts. Leurs retraites seront indexées sur l'inflation. Les grosses entreprises ne sont pas vraiment inquiètes. Il n'y a pas plus de justice fiscale qu'avant. On ne se préoccupe pas des niches ni des aides aux entreprises . Peu d'économies sont annoncées. Les gaspillages vont continuer. Le déficit est simplement maintenu à 5,4 % . Un service minimum pour ne pas effrayer les marchés. La France aura un budget. La dramaturgie politique n'est pas à la hauteur des enjeux budgétaires. On est plus dans un théâtre de guignols. Une atmosphère de faux semblants plane sur l'assemblée. Ce qui n'empêche pas dominique Seux l'inamovible éditorialiste des Echos de souhaiter encore plus de stabilité fiscale. Ou patrick Martin de jouer les prophètes de malheur. Il pense que la France a touché le fond et qu'on devrait s'inspirer de Méloni en Italie. Avec des joyeux drilles de cet acabit, la France ne risque pas de se redresser.
Politiquement ,les socialistes prennent un risque. Le risque de fracturer le NFP pour des concessions minimes. Rien ne dit à ce stade que Bayrou tiendra ses engagements si modestes soient ils. Mais Faure cherche à apparaître plus fédérateur à la veille d'un congrès important pour le PS. Hollande se réconcilie avec le PS. Il n'était pas pour la censure. Derrière les options économiques ,ce sont les options politiques qui se jouent. Les socialistes ne veulent pas se couper de l'électorat modéré avant les municipales . Nombre de mairies socialistes font alliance avec le modem pour les municipales. Et la présidentielle avant l'apparition du RN se jouait toujours au centre. il faut savoir parler à l'électorat modéré friant de stabilité. Le PS aurait pu adopter une ligne plus dure . Le gouvernement ne risquait pas de tomber du fait de la position du RN. Ce projet de budget est timoré. Bayrou l'emporte grâce à sa rouerie politique. Ruffin dit censurer un vide politique. Au vu du contenu du projet de budget bien en dessous des enjeux, on ne peut que lui donner raison. Un budget frileux . La France méritait mieux. L'affaiblissement du président permettait une émancipation du premier ministre. Mais Bayrou n'est pas de Gaulle.
A la fin de sa vie ,Lecanuet qui était centriste décrivait le parti du centre en ses termes : "j'ai choisi le mauvais parti et ,quand j'ai été porté à sa tête ,je me suis retrouvé à pousser une brouette pleine de grenouilles sans colonne vertébrale ni suite dans les idées, qui ne songeaient qu'à s'échapper pour gambiller dans l'herbe."(extrait du sursaut de FO Giesbert )
Nous sommes entrés dans l'ère de la politicaillerie. Mais nous avons un budget.
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