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21 Avril 2012
Campagne ennuyeuse, drôle de campagne, les qualificatifs ne sont pas toujours flatteurs pour qualifier la campagne du 1er tour.
Pourtant celle-ci fut trés politique. on peut même parler à l'occasion de cette campagne d'un retour du politique. L'avènement de Mélenchon en est le symbole éclatant.
Mélenchon avec son côté 3ème république, nous renvoie à l'image d'épinal de la politique, avec ses tribuns, ses discours enflammés,ses rassemblements populaires délirants. Les mélenchonistes attendent le 2ème tour pour recommencer à distribuer l'humanité dimanche avec ferveur comme au bon vieux temps du pouvoir giscardien.
Dans cette atmosphère enjouée, le sérieux d'Eva Joly, représentante de la gauche Bobo, a du mal à exister. Les français s'interessent plus au réchauffement de leur vie politique qu'au réchauffement de la planète.
Pourtant la communication est bien présente avec ses équipes web pour être dans le vent à la manière d'Obama , ses SMS illimités (c'est le contribuable qui paye) et ses tracts aussi nombreux que pendant la deuxième guerre mondiale. Mais les communicants ont été discrets.
Dans cette campagne , il fallait se laisser porter par la vague populaire qui arrosait les meetings et les rassemblements festifs. Le mot vague a été employé par les deux principaux candidats pour qualifier la campagne.
Bayrou avec son programme de 2007 à peine révisé , il est vrai que la dette est toujours là, et ses has been du style de Douste Blazy a eu du mal à exister. Difficile de s'exciter sur un programme trop raisonnable.Pendant les campagnes présidentielles , les français veulent du déraisonnable. Dans ce domaine, Marine le Pen et Jean- luc Mélenchon se sont livrés à une surenchère existentielle. Nicolas Sarkozy aurait bien voulu se joindre au concert de promesses alléchantes mais en tant que président sortant , on ne l'aurait pas cru.
Francois Hollande s'est maintenu en tête fort de son expérience de 5 ans à la tête du parti socialiste. Les excés, les imprécisions, il connaît, comme le pouvoir qu'il a approché sans pouvoir y gouter vraiment. Il a su nous faire apprécier son nouveau parfum , mélange subtil de trois gauches : la gauche morale sauce mendès ou jaurès, la gauche moderne sauce rocard et la gauche solide sauce mitterand qui n'est pas à une contradiction prés.
Il a réussi à rester au dessus de la mêlée en lachant juste une petite imposition à 75 % pour les plus riches qui a eu l'effet souhaité. Le maintenir à gauche tout en préservant l'essentiel de son programme . Un programme qui apparaît comme sérieux tout en gardant sa part de mystère.Le cocktail parfait pour réussir un premier tour.
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