Les nouveaux clichés de la campagne du 2ème tour.

Depuis quelques jours, les médias colportent des fausses vérités.

Premier cliché.

Il n'y a pas eu un rejet de Sarkozy. Sarkozy a fait 27% à un point de Hollande. Même si cela ne fait pas plaisir, on ne peut pas parler de rejet à ce niveau d'intentions de vote.Tout juste peut-on évoquer une certaine usure du pouvoir due à 5 ans d'exercice du mandat présidentiel. A l'heure d'internet, les français se lassent vite de leurs dirigeants. Celui qui voulait dominer le temps a été victime du temps qui passe. De plus, il a commis quelques erreurs.

Des grosses erreurs de communication au début de son mandat ( le Fouquets, le yacht de Bolloré)

 Des erreurs politiques. Aprés la crise financière, il n'a pas voulu dévier de sa ligne libérale du début de quinquennat. Il a mis du temps à revenir sur le bouclier fiscal. il n'a pas changé de premier ministre alors que celui-ci avait une mauvaise image. Il rassurait l'UMP mais inquiétait une partie des français.Sa ligne politique n'était pas claire. La rigueur injuste ne pouvait être acceptée par une grande partie des français. Jean louis Borloo aurait peut être pu insufler un changement novateur dans la politique du gouvernement. Sarkozy ne l'a pas voulu préférant continuer une politique droitière classique. Il a donc fait fuir les centristes de droite sans attirer les électeurs du Front national peu enthousiastes à l'égard de Fillon qui incarnait l'hortodoxie bureaucratique.

Deuxième cliché 

le Front national est la force politique qui monte.Aprés tout, le Front national a fait le même score que Bayrou en 2007. En 2007, les médias n'ont pas parlé de vague centriste. En 2017, le Front national peut retomber à 10 %.

Troisième cliché

Le front national représenterait la France qui souffre. Il n'y a pas de vote d'adhésion au vote FN. Nous entendons ce discours depuis que le FN existe.

Il y a pourtant  au moins 10% d'électeurs de droite qui votent FN par idéologie. Pour les 8% restant, c'est le même électorat  qui a voté contre Maastricht. Un électorat sensible aux valeurs traditionnelles désirant la sortie de l'euro et le protectionnisme. Ces thèmes traversent tous les partis politiques de Bayrou ( "produire français") à Mélenchon en passant par Montebourg.Cet électorat est réactionnaire. Il se plaint de l'assistanat et des élites citadines qui ne comprennent pas la vie quotidienne des français moyens. Le pouvoir d'achat est un thème essentiel  pour cet électorat.Dans les petites communes rurales, l'insécurité et l'immigration sont souvent inexistantes.Leurs habitants ont le sentiment d'être oubliés par rapport à des communautés qui font la une des médias. Le taux de suicide dans les campagnes est aussi important que dans les banlieues des grandes villes.Le sentiment d'abandon va de pair avec le sentiment de déclassement.

Il y aurait donc un électorat des villes et un électorat des champs.

Si la souffrance existe, elle est souvent morale.

 Néammoins cette souffrance est largement partagée par l'ensemble des français.Il y a également une souffrance dans les électorats de Mélenchon, Hollande, Sarkozy et Bayrou.Cette souffrance est sans doute plus identifiée que morale.Leurs électorats rejette  moins un système qu'une ceraine organisation de la société.

En définitive, tant que la république ne prendra pas en compte l'ensemble de ses composantes, aussi longtemps qu'elle se contentera de ressasser des refrains éculés ( "la france qui souffre", "le rejet de la méchante droite"), elle ne pourra pas traiter sereinement les causes de son impuissance.Quelles sont -elles? 

Un aménagement du territoire déséquilibré, des inégalités fortes en matière éducative, une croissance déordonnée peu créatrice d'emplois, une gestion des Finances publiques calamiteuse avec des gaspillages dignes d'une république bananière.