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Politique et réalités

Politique et réalités

Faits politiques, commentaires, analyses, portraits, dossiers, présentation de livres pour mieux appréhender le monde actuel.


Le rêve européen passe par les banques.

Publié par Philippe Soulier Champeval sur 23 Décembre 2013, 17:32pm

Catégories : #International

Les ministres des finances des vingt-huit pays européens ont conclu, le 18 décembre, un accord qui donne vie à l’union bancaire.

Sur le papier , la surveillance des banques européennes incombe à la Banque centrale européenne.On peut l'analyser en France comme une perte supplémentaire de souveraineté nationale surtout dans la mesure où ce ne  sont pas les banques françaises qui ont causé le plus de soucis à l'Europe.

Le gouvernement français devra faire confiance à l'Europe pour le contrôle de ces banques.L'accord ne prévoit pas de changement sur le mode de désignation des dirigeants de la BCE. Mario Draghi est un ancien de Goldmann Sachs , l'une des banques à l'origine de la crise de 2008.

Mario Draghi se félicite de l'accord sur l'Union bancaire et appelle le Parlement européen à finaliser le texte au plus vite. (François Lenoir - Reuters)Mario Draghi se félicite de l'accord sur l'Union bancaire et appelle le Parlement européen à finaliser le texte au plus vite.

Pour la décision , celle-ci est répartie entre le « conseil de résolution unique », la Commission européenne et le conseil des ministres des Finances . Ce qui ne présage rien de bon en matière de rapidité de la décision. De plus , Cet accord manque de légitimité démocratique dans la mesure où il n'a  pas été débattu clairement devant l'opinion publique. Il est carrément imposé aux populations européennes à quelques mois des élections européennes.

Le chapitre sur le remboursement des banques n'est pas vraiment rassurant. L'accord annonce fièrement que ce sont d’abord les créanciers internes qui devront assumer et non pas le contribuable. Ce qui pourrait paraître une avancée significative.

En revanche, le fonds de résolution, doté d’environ 55 milliards d’euros, qui doit permettre d’aider à la restructuration d’une banque, ne sera totalement mutualisé qu’au bout de dix ans. 

( on évoque même 2026)

Dans chaque pays concerné, le secteur bancaire devra abonder pour constituer un fonds de résolution.

Soyons concret . Nous risquons de ne pas voir venir les crises en l'absence de contrôles nationaux sérieux . Nous ne les avons d'ailleurs pas vu venir malgré quelques contrôles. Il est vrai que les contrôleurs et les acteurs étaient souvent les mêmes. Souvenons-nous du crédit lyonnais.

Une fois la crise advenue, si une banque est en faillite et  si ces créanciers internes ne peuvent faire face à la restructuration , l'Etat national devra une fois de plus sauver sa banque nationale en raison de l'insuffisance du fonds européen ou se résigner à la disparition de sa banque. En cas de crise dans les dix ans , l'Europe ne mettra plus d'argent sur la table. Ce qui nous est présenté comme une avancée européenne risque fort de se retourner contre les Etats en cas de retard dans la mise en place du fameux fonds de secours.

Le cocorico national est donc un peu de mauvais goût.

PH.S.

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