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Politique et réalités

Politique et réalités

Faits politiques, commentaires, analyses, portraits, dossiers, présentation de livres pour mieux appréhender le monde actuel.


Temps politique: la maîtrise du temps?

Publié par Philippe Soulier Champeval sur 18 Janvier 2014, 17:31pm

Catégories : #Entretiens & Débats

Le changement, c'est maintenant. Pas sur la forme ni sur le fond mais sur la maîtrise du temps politique. Le temps médiatique lui, continue sa course effrénée.

La semaine dernière ,nous étions avec Dieudonné, autrement dit autour du degré zéro de la vie politique française. Et puis l'atmosphère s'est réchauffée rapidement. Un peu à cause d'une aventure sentimentale qui inscrivait François Hollande dans la longue lignée de nos chefs d'Etat portés sur la chose. Les anecdotes grivoises font la joie des historiens. Elles égayent un petit peu les manuels d'histoire remplis de passions plus sanglantes. Cette fois-ci, les historiens du présent que sont les journalistes n'ont pas voulu ou pas pu déstabiliser le chef de l'Etat trés concentré sur sa feuille de route.

En regardant le Président , le changement par rapport au quinquennat précédent était flagrant.

Celui-ci n'était pas dans le présent.

Sarkozy se précipitait. Il voulait instrumentaliser les médias en créant une annonce médiatique tous les jours. Il s'est brûlé les ailes . A la fin de son quinquennat, il ne maîtrisait plus son image, lui , le "petit communicateur". ( ronald Reagan était appelé le grand communicateur) En 2012, son nom était synomyme d'esbroufe, d'agitation comme son prédécesseur Chirac ("l'agité") que l'on avait pourtant taxé d'immobilisme sur la fin de son mandat. Sarkozy devait changer les choses. Il devait réformer et s'imposer. En définitive , il réforma peu et fut dépassé par les évènements.

Hollande n'est pas fait du même bois. Il laisse faire . Il laisse dire. Il trompe son monde.Il a l'air de s'endormir.Mais "il faut se méfier de l'eau qui dort "comme le dit un dicton populaire.

Il a laissé intervenir Ayrault sur la remise à plat fiscale. Il a paru même  bousculé par l'annonce. L'essentiel n'était pas là.

Au moment de ses  voeux, il mettait en avant le pacte de responsabilité.

 En 2013, c'était l'inversion de la courbe.

En fait de courbe, c'est sa courbe de popularité qui s'est inversé en 2014. Mais l'animal politique n'a pas bronché. Il comptait les jours et il savait qu'il allait rebondir en paroles.

Le champion de l'annonce , c'est lui et pas Sarkozy.

Sarkozy s'affolait , éructait et finalement se défoulait en allant courir avec ses nike. Hollande ne coure pas. Il mange des croissants. Et il se souvient que lorsqu'il a commencé son parcours qui l'a mené à sa victoire présidentielle, sa côte était au plus bas.

Alors ,la maîtrise du temps , il connaît.

Le pacte de responsabilité a chassé la remise à plat fiscale. Et surtout , le temps qui lui est donné pour mettre en oeuvre ce pacte est plus long:  Le temps d'un quinquennat.

De plus , il s'agit d'une responsabilité partagée.

Le patronnat s'est mis en avant . Il risque de le regretter.

Le papa Gattaz avait déjà fait une promesse d'emplois dans les années 80 qu'il n'avait pas tenu. " Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. " Mais Hollande était déjà là dans l'ombre de Mitterrand. Il se préparait à conquérir la corrèze qu'il n'a pas conquis en un jour. Le temps passe et les promesses restent les mêmes . Rien ne sert de courir, semble nous dire Hollande insensible aux bruits médiatiques.

Sur le plan politique , c'est bien joué. En 2017, la droite aura du mal à entonner son refrain habituel de baisses des charges. Cela aura déjà

été fait. Une nouvelle fois...

Baisser les charges ne résoud pas le problème du financement des prestations.Les 35 heures devaient créer des emplois. Elles n'ont pas résolu le problème du chômage.

Par cette annonce , il s'agit surtout d'installer une politique sociale démocrate, ce qui n'est pas une mauvaise chose dans un pays qui se ment à lui même depuis des années.

Il n'empêche que les grandes entreprises risquent de cumuler les avantages sans  redistribuer forcément les bénéfices à l'ensemble de la société. Le président a reconnu que la loi bancaire avait été insuffisante. Il aurait été honnête de sa part et pour tout dire plus de gauche de  reconnaître que les paradis fiscaux, les grosses entreprises qui ne payent pas leur impôt sur les sociétés, les niches fiscales improductives ne s'inscrivent pas dans le pacte de responsabilité.

Dans social démocratie , il y a social et démocratie. C'est sur ces terrains là que nous attendons de vrais réformes.

 

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