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Politique et réalités

Politique et réalités

Faits politiques, commentaires, analyses, portraits, dossiers, présentation de livres pour mieux appréhender le monde actuel.


Libération: journées portes ouvertes

Publié par Philippe Soulier Champeval sur 15 Mars 2014, 17:19pm

Catégories : #Reportages

Le journal Libération organisait aujourd'hui dans ses locaux rue Béranger une après-midi portes ouvertes.

Impossible d'accéder à toutes les salles de débat. La salle au 8ème étage pour le débat sur la presse était pleine de lecteurs attentifs. J'ai pu assister à une partie du débat sur "Libé et les gauches" pendant que des parisiens amateurs de photos se faisaient photographier profitant de la gratuité du geste.

Libé et la gauche

Il y avait une représentante du front de gauche comme si dès qu'on parle de gauche, on est obligé de penser à Mélenchon. Celle-ci est intervenue longuement comme pour s'excuser des propos de Mélenchon à la télé peu compatissant avec les problèmes de ce journal "social libéral". Cette après-midi, la ligne sociale libérale fut critiquée par un public soucieux de l'avenir de la gauche. Ce public fut rassuré de deux manières. Les débats existent encore à libération et la une ne correspond pas forcément au contenu rédactionnel. C'est le cas de nombreux journaux (Le Figaro ?). Libération veut rassembler toutes les gauches. C'est un peu la situation du gouvernement. En fait, l'ouverture de la gauche ne date pas d'hier. Les gens de gauche ont voulu autrefois sortir de leur image de sectarisme et montré qu'ils pouvaient être aussi des gestionnaires. Au point d'oublier le combat pour la justice au profit du combat pour les places. Mais cette histoire n'est pas nouvelle et ne touche pas forcément que la gauche. Le pouvoir absorbe les énergies créatrices et les transforme en énergies conservatrices.

Le débat sur la gauche est une intention louable.

La gauche pourra se renouveler en débattant. Mais le contexte a évolué. Nous ne sommes plus au temps du programme commun. La gauche nationale a été remplacée par une gauche européenne vantant les mérites du marché.

Le dilemme entre la gauche réaliste et la gauche utopiste existait déjà avant 1981 avec Michel Rocard. L'exercice du pouvoir et la montée du chômage doucha les bonnes volontés. Ce qui n'empêcha pas François Hollande pourtant jugé "gauche pragmatique" de dire pendant la campagne de 2012 qu'il n'aimait pas les riches et que son ennemi c'était la finance. Nous touchons là un point essentiel du débat.

Est-il besoin de lancer des diatribes démagogues contre l'argent pendant les campagnes électorales et mener ensuite une fois au pouvoir une politique prudente et craintive avec la Finance ?

Une personne dans le public présent aujourd'hui à Libération s'est écriée, "le parti socialiste est un parti du  centre". C'est sûrement plus compliqué que cela mais il est un fait que le PS gouverne plutôt au centre.

Etre réformiste est une bonne chose. On n'est pas obligé d'être révolutionnaire pour être de gauche. Mais une fois au pouvoir, il faut avoir la volonté de réformer le système dont le moteur est une financiarisation excessive (il suffit pour cela de relire Joseph Stiglitz ou d'autres ouvrages proposant de réformer le capitalisme).

La gauche pourra ainsi se réconcilier avec elle-même et se prouver qu'elle ne se contente pas une fois au pouvoir de se mouler dans un système faisant la part trop belle à l'argent et son corollaire : l'égoïsme.

Autre tâche urgente à accomplir pour une gauche en quête de repères : persuader les français qu'il n'y a pas de fatalité à l'impuissance des politiques. Beaucoup de français et pas seulement les rentiers sont persuadés que la France toute seule ne peut rien faire à cause de la mondialisation.   

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