Temps politique : l'esprit des lumières

Il  est urgent de penser par soi-même.

Les évènements récents nous le montrent. Passé la période émotionnelle pour une fois indispensable, il faut réagir en homme debout.

L'émotion était nécessaire.

Il ne s'agit pas là de comptabilité macabre ou de record dans l'atrocité.

17 êtres humains ne pèsent malheureusement pas plus lourd  dans la balance de l'horreur que les êtres humains assassinés par Boko Haram au Nigéria, que les accidentés de la route qui peuplent nos hopitaux, les femmes qui tombent sous les coups de leurs conjoints, les suicidés de la vie dont on a oublié l'existence. La liste macabre est longue. La mort nous accompagne malgré notre tendance à l'ignorer. Le malheur aussi.

L'émotion légitime symbolisée par la grande manifestation de Dimanche était une révolte contre l'injustice. Des monstres (d'anciens humains) se sont attaqués à des dessinateurs non violents.

La liberté d'expression est donc menacée par l'intolérance et la bêtise. L'enjeu dépasse l'orientation des idées.

A ce stade de la réflexion, on pourrait se demander pourquoi les rédacteurs et dessinateurs de Charlie sont à ce point obsédés par la religion. Normalement, la meilleure attitude d'un athée, c'est l'indifférence et le silence. Ils auraient pu être silencieux.

Pourquoi cet acharnement contre des religions qui suscitent leur mépris ?

( le dernier dessin paru dans le Charlie qui s'est bien vendu, du Pape avec des femmes suceuses de bites est grossier mais drôle et donc provocateur).

Les religieux pourraient dire : passez votre chemin et oubliez-nous ! 

Mais non, il y a autant d'énergie chez l'anti-clérical que chez le religieux sectaire et dénué d'humour.

Est-ce que l'essentiel est dans la représentation du prophète?

L'essentiel n'est-il pas dans l'amour du prochain. Et l'humour, cette distance nécessaire par rapport à la provocation, est indispensable à l'homme de bonne volonté.

L'esprit des lumières, c'est se faire une opinion par soi-même tout en préservant son humanité.