Amis drogués bonjour !

Le débat sur la légalisation du cannabis a ressurgi l'autre jour à propos du nettoyage de printemps ordonné par Cazeneuve à Saint-Ouen. 

Dans cette période de disette de l'emploi, les honnêtes commerçants de Saint-Ouen vendant des drogues non autorisées se plaignent d'être dérangés par des fonctionnaires de police qui eux ne s'inquiètent pas pour leur emploi. De toute façon, disent-ils, c'est déplacer le problème. Les accros au cannabis iront se fournir ailleurs dans des lieux moins voyants. Et ce sera encore plus difficile de contrôler le marché. L'argument est indémodable depuis la prohibition à Chicago et son échec avéré.  Mais il faut rassurer les populations inquiètes pour leur progéniture. C'est une question de standing et de réputation. Et la réputation, ça compte dans notre société du parler politiquement correct et de la langue de bois (de bonne qualité, bio de préférence, sans produits chimiques ajoutés).

Le commissaire Péllégrini, reconverti dans le conseil privé, est contre la légalisation du cannabis. Il l'a dit à la radio et sa voix, reconnaissable entre toutes, tonne comme un avertissement dans notre société droguée à la mauvaise nouvelle.

Les déçus de Charles peuvent se rassurer en consommant des drogues légales. Médicaments en tous genres de toutes les couleurs dans toutes les bonnes pharmacies (il y a des pharmacies partout), alcools divers et variés, cigarettes, cigares. Heureusement, ces drogues existent et elles sont remboursées par la sécu, leurs conséquences également (il est vrai moins qu'avant). Leur consommation contribue allègrement à creuser les déficits, augmenter les charges des entreprises et intensifie l'atmosphère dépressive. Tout va bien quand même car Sarkozy aidé par Lemaire peut continuer à proclamer que les charges sont excessives même si elles font marcher le commerce macabre.

La joie de vivre, c'est pas commercial. Et c'est pas de droite non plus.

Charles Péllégrini