TSIPRAS réveille l'Europe

On aime ou on n'aime pas Alexis TSIPRAS mais il faut reconnaître qu'il réveille la vieille Europe endormie.

Son dynamisme est indéniable. Il tranche avec l'allure de la plupart des hommes politiques européens engoncés dans leurs habits de gestionnaires, coincés par des statistiques qu'ils ne maîtrisent plus depuis trop longtemps. Cette Europe là ne fait plus rêver. Leurs discours sont creux à force d'être obstinément conformistes.

Mais la forme ne fait pas une politique. Et TSIPRAS n'est pas dénué de cette expérience politicienne et manoeuvrière qui refroidit les foules occidentales avides de transparence à bon marché. Et si le référendum n'était qu'un calcul politicien ? Au fond , le oui enragerait peut-être notre Alexis grec. Cela lui permettrait d'endosser les réformes de la méchante Troica tout en continuant à se faire "le défenseur de la veuve et de l'orphelin". Ou plutôt du vieux retraité et du petit fonctionnaire grec. Sauf que les médias s'inquiétent de l'issue du référendum. Quel que soit le résultat , il n'est pas sûr que le gouvernement TSIPRAS passe l'été. C'est donc bien d'une épreuve de force dont il  s'agit. Et la politique reprend le dessus sur l'économie .

Il était temps.

Sans porter de jugement sur la politique du gouvernement TSIPRAS, il conviendrait d'énoncer quelques évidences à ce stade de la réflexion.

Le gouvernement TSIPRAS n'est pas responsable de la situation de la Grèce. A l'origine , si les comptes n'avaient pas été truqués avec l'aide des banquiers de Goldmann sachs, la Grèce ne serait jamais rentrée dans L'Europe. Il est d'ailleurs étonnant que les médias européens dont le Monde, aient loué les qualités de mario Draghi ,un ancien de Goldmann Sachs.

Le moins que l'on puisse dire , c'est que sa relance bancaire est nettement insuffisante et n'a pas contribué à redonner de l'air à une économie européenne obsédée par la dette.

Cette dette dont on voit bien qu'elle sert avant tout les intérêts des créanciers et qu'elle met les Etats sous tutelle. Grâce à la dette , la finance spéculative peut exercer un chantage constant sur la politique des Etats européens et dispose d'une rente à vie. Ce système ne peut perdurer car il ne sert pas l'investissement productif créateur d'emplois. Faut-il rappeler que l'Angleterre et la Suède n'ont pas l'Euro ?

La France, le Danemark, l'Irlande étaient réticents vis à vis de l'organisation européenne actuelle et ont finalement adopté les traités imposés. Nicolas Sarkozy comme François Hollande ont tous les deux promis de bousculer l'Europe lors de campagnes électorales éphémères. On a vu le résultat de leur impuissance et de leur manque de constance  ( ne parlons même pas de volonté, c'est un mot que nos chers dirigeants qui ont toujours vécu dans des milieux douillets ne connaissent pas).

Alors l'Europe oui, mais quelle Europe ?

On ne peut pas reprocher à la Grèce d'aujourd'hui son absence de réforme fiscale. Les pragmatiques au pouvoir connaissent les difficultés d'application des politiques face aux lobbys.

Et l'harmonisation fiscale à force d'être repoussée en Europe va devenir une utopie.

Il faudra peut être attendre la sortie de l'Angleterre de l'Europe grâce à un autre référendum et l'arrivée de l'Ecosse et son air frais pour révolutionner une Europe prisonnière de ses principes. Cette Europe nie la réalité de la corruption et du laxisme généralisés.