Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Politique et réalités

Politique et réalités

Faits politiques, commentaires, analyses, portraits, dossiers, présentation de livres pour mieux appréhender le monde actuel.


L'avenir de la gauche

Publié par Philippe Soulier Champeval sur 9 Décembre 2017, 18:03pm

Il paraît incongru de s'interroger sur la politique aujourd'hui tellement notre époque est toute entière tournée vers l'émotion engendrée par l'absence d'analyses. L'immédiateté méprise la lenteur de la réflexion.

De même, il semble un peu décalé de s'interroger sur le quinquennat précédent. Le macronisme triomphant veut effacer l'ancien monde. Il oublie qu'il ne suffit pas de déclamer le changement pour que celui-ci se produise.Macron n'est -il pas lui même le produit de l'ancien monde ?  

La clarification  politique qui s'est produite lors de la dernière élection présidentielle est le résultat d'une longue dérive de notre vie politique.A force de repousser le moment de vérité, il finit par arriver d'une manière inattendue. Un président issu de la gauche , certes libérale , mais gauche quand même, nous raconte une histoire ni de droite ni de gauche. Cette histoire, il la met en scène avec des hommes de droite et une pensée  fortement ancrée dans les thèses libérales.

L'analyse du quinquennat précédent est le préalable à toute réflexion sur la conduite à tenir pour le futur.

Gaspard Gantzer  , l'ancien conseiller en communication de Hollande ,lors d'une conférence à la fondation jean jaurès s'exonère de toute critique. Il n'est pourtant pas avare de reproches envers Hollande ou Valls. Il représente bien cette nouvelle génération habituée à se mettre en avant et embarrassée dans l'introspection.

Selon lui Hollande n' a pas assez incarné sa fonction et la politique du gouvernement n'a pas été comprise  faute d'explication suffisante.

Il ne s'agit pas seulement de la politique économique. Pour Gantzer , seule la politique  est un sport de combat . La politique économique doit couler de source. Proche de macron , elle doit être libérable et flexible.

Pourtant , Hollande a peu expliqué sa politique économique. Le tournant libéral sans les résultats a contribué à précipiter la défaite électorale.Il fallait expliquer que ce genre de politiques ne peut donner de résultats à court terme. Une politique économique basée sur la croissance ne dépend pas seulement de facteurs nationaux.

Mais l'ancien conseiller en com voit  une autre raison à la défaite.

Lors des élections régionales , celle-ci n'était pas acquise. Il semble que la loi sur la déchéance  de nationalité ait précipité la chute en divisant un peu plus la gauche.Sur cette position , il reste en accord avec Macron  qui était contre cette déchéance.

Gantzer met tout sur le dos de Valls qui a joué selon lui une carte personnelle depuis le début.

Gantzer aurait préféré un autre premier ministre. Macron?

Si macron avait été premier ministre , il n'est pas sûr qu'il aurait gagné l'élection présidentielle.

Le fin stratège Hollande ne l'a jamais deviné tant il était sûr de son jeu. La survie de la gauche ne semblait pas être la préoccupation de Hollande.Il y avait peut-être un peu de ressentiment  vis à vis du PS qui lui avait préféré Royal en 2007.

Il y a donc bien eu un déficit de com sous l'ère Hollande dont Gantzer était en partie responsable. Il était peut-être un peu trop dans le commentaire de l'actualité et un peu moins dans le projet faute de convictions politiques suffisantes. A l'entendre , on croirait que c'était un sous-marin de Macron tellement il semble acquis à sa manière de faire de la politique.

Dans la revue le Débat, Pierre Bergounioux et Henri Weber analyse la situation du PS avec clairvoyance.

Selon Pierre Bergounioux , la crise que connaît le PS n'est pas une crise comme les autres parce qu'elle s'inscrit dans un nouveau système politique. Ce nouveau système politique , nous le devons à l'élection d'Emmanuel Macron.

Le renouvellement de la pensée économique et sociale est une condition nécessaire au relèvement d'un parti réformiste de gauche. Les questions sociétales et écologiques ont souvent servi de paravent  pour masquer l'absence de projet d'un parti qui était devenu un accompagnateur  du système capitaliste.La régulation mérite plus de volontarisme.

Henri Weber insiste sur le caractère lointain de la cause de la défaite. Macron , le loup qui était entré dans la bergerie, n'a fait que précipiter un chute annoncée par son intelligence tactique.

Les compromis successifs des socialistes, leur absence de visions, leurs divisions ont donné l'image d'un parti en voie de désagrégation.

La reconstruction s'annonce difficile. Surtout pour un parti qui considère qu'un chef doit être à l'écoute d'un collectif.

On est loin de la vision macronnienne de la politique.

 

L'avenir de la gauche
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents