Le soulagement ,le doute et l'espoir.

Le soulagement

Emmanuel Macron est élu président de la république pour la deuxième fois consécutive.C'est une performance sous la Vème république. Les français ont choisi . Sa légitimité ne peut être remise en cause. Le système actuel est ainsi fait. Les français l'ont élu , certains par défaut. Ces mêmes français qui manifesteront demain pour les retraites , pour plus de services publics, pour des prisons moins surchargés, pour une justice moins lente, un système hospitalier moins affaibli.

Nous sommes soulagés que Marine le Pen n'incarne pas une France rabougrie, inquiète,fermée.

Les votes en faveur de Macron ne pouvaient être inférieurs au 41 % de Marine le Pen. Malgré la bourrasque Zemmour, les français râleurs et contestataires se sont heurtés au mur de la réalité électorale française.La France a peur des extrêmes dans un contexte de guerre en Europe. Ils ont voté pour la continuité.

Le doute

Cette continuité , l'un des plus jeunes présidents de la vieille 5ème république,va t-il l'accompagner de changement ? A l'approche des législatives qui s'annoncent pourtant prometteuses pour « ensemble citoyens » , la nouvelle marque politique , EM semble décidé à répondre aux aspirations des sceptiques.Est-il sincère ? Les évènements à venir vont rapidement répondre aux doutes du camp de l'opposition. En 2017, la nomination d'Edouard Philippe avait marqué un coup de barre à droite qui a été confirmé par les faits. Suppression de la partie financière de l'ISF, nomination d'un sarkozyste au budget, d'un ancien directeur de cabinet de Villepin à l'économie .Barre à droite surtout pour des raisons électorales.Pari gagné , le président MACRON a siphoné les voix de LR.Valérie Pecresse qui a essayé de se frotter au nouveau machiavel de la politique française. Elle  s'est fait piquer. La piqure l'a rendue aphone.

Ce qui se passe au parti socialiste était plus prévisible.

La dérive libérale du parti socialiste ne date pas d'hier. Sans mettre en doute la probité de Jospin , l'après Mitterrand a renforcé cette dérive. Chevènement avait déjà claqué la porte pour le problème de l'autonomie corse. Et JOSPIN ne se définissait plus comme seulement socialiste. Le social libéralisme était en marche.Le parti socialiste a toujours refusé de redéfinir une doctrine plus adaptée à la mondialisation.Il s'est soumis à la doctrine libérale par opportunisme et par fainiantise.

Le résultat est sans appel. Le PS n'existe plus . On voit mal comment Hollande , Delga, Hidalgo vont reconstruire la gauche à l'ombre du macronisme rayonnant.

L'espoir

La France est à droite. C'est un fait qu'il convient de nuancer.Macron a obtenu un peu plus de 50 % des inscrits en moyenne sur le territoire français. Donc , une bonne moitié n'est pas macroniste. De plus, le taux d'abstention est très élevé.Et les votes blancs nombreux ne sont pas comptabilisés.Quel débouché politique pour les rebelles au libéralisme avancé ? Mélenchon que l'on traite d'islamo gauchiste ,de poutiniste, de gauchiste radical dans un arc politique qui va d'une partie des socialistes à en Marche en passant par une partie des écologistes ne fait pas l'unanimité.

Au départ , il n'a pas le profil du rassembleur comme Mitterrand. Et pourtant , beaucoup de jeunes votent pour lui et il a su rallier à son panache rouge le vote utile à gauche. On se retrouve donc dans une situation curieuse à gauche. Un leader contesté , des partis croupions , un électorat remonté qui veut en découdre. La gauche est à la recherche de son Brutus.

Ou alors le temps qui passe fera l'affaire d'une gauche nouvelle. Celle-ci renaîtra sur les cendres du ressentiment. LFI risque de se retrouver avec une poignée de députés avec une assemblée dominée par « des citoyens ensemble « 

La proportionnelle est devenue une hypothèse pour 2027.

Après le testament politique de Mélenchon, les souvenirs édités de deux quinquennats Macron,la troisième campagne d'une marine Le Pen usée,et un Lassale frais comme un gardon.

A moins que les républicains démocrates lassés de la comédie française proposent une offre politique à la hauteur de l'histoire de notre pays.