La valse des milliards

Deux chiffres entretiennent la confusion cette semaine. Les chiffres 12 et 400. Il ne s'agit pas du loto mais de la réforme des retraites et de la loi de programmation militaire.

12 milliards  

Ce sont les économies escomptées par le gouvernement à l'horizon 2030 grâce à la réforme des retraites.

Comme le souligne jean Pisany Ferry dans le Monde, ,il ne s'agit pas tant de faire des économies que d'équilibrer les comptes. On pourrait ajouter équilibrer les comptes à court terme. Au lieu de réforme, on devrait évoquer un simple ajustement financier qu'il faudra revoir en 2030. Pourtant ,le président insiste sur le mot réforme. Selon lui, elle est juste et nécessaire. C'est la méthode coué destinée à rassurer ses  vieux électeurs  retraités qui ont peur pour la baisse de leurs pensions. Macron nous renvoie l'image d'un président conservateur préoccupé de s'inscrire dans la lignée des Fillon ou Woerth , ses illustres prédécesseurs en matière d'ajustement budgétaire. Mais là n'est pas l'essentiel. L'endormissement des esprits est tel que personne ne relève le paradoxe des chiffres.

400 milliards

L'effort demandé au contribuable pour les prochaines années (2024-2030)est considérable. Il ne suscite pourtant pas de mécontentement . Les français sont sans doute tétanisés  par les conséquences  de la guerre en Ukraine.

L'annonce des 400 milliards a été faite par Emmanuel macron au lendemain de sa déclaration sur les retraites et de son satisfécit sur sa démarche empreinte de clairvoyance. Macron est sûr de lui et dominateur. Il enfonce le clou sans vergogne. Il ne pense pas que le peuple peut faire barrage. A côté de Macron , Louis XVI fait pâle figure. Pourtant les 400 milliards sortent de la poche des mêmes contribuables . Des actifs, des retraités riches et moins riches. Avec 50 milliards , le système des retraites est à l'équilibre jusqu'en 2040. Mais les macronistes veulent que l'argent public serve  en priorité à la défense nationale. C'est une optique purement libérale. L'Etat se recentre sur la sphère jugée prioritaire: l'armée , la police ,la justice. Macron estime   qu'on en a déjà trop fait pour le social en France qui nous coûte un "pognon de dingues". En l'occurence, le pognon de dingues est plutôt réservé à l'armée sans que personne trouve rien à  redire.