Carnets de doute
La convention, un espoir pour la gauche ?
Bernard Cazeneuve a des références. Elles sont historiques. La réunion du samedi 10 juin à Créteil était le point de départ d'un nouveau mouvement résolument à gauche."la convention " se veut mouvement et non parti.Les partis ne sont plus à la mode depuis l'élection de Macron en 2017. Macron s'est imposé en maîtrisant les codes de la communication politique.Il reste beaucoup de chemin à parcourir pour Cazeneuve .
La convention se veut le carrefour de toutes les réflexions à gauche.C'est surtout un refuge pour ceux qui n'acceptent pas l'hégémonie mélenchoniste. Il était donc normal que
l'initiative soit soutenue à distance (en visio- conférence )par stéphane le Foll,carole Delga,le maire de Rouen,le maire de Montpellier .François Hollande présent cautionnait le rassemblement ainsi que des maires,des députés, des présidents de conseil généraux et régionaux tous persuadés que la radicalité de la Nupes ne peut l'emporter au deuxième tour d'une élection présidentielle. L'enjeu véritable, c'est la présidentielle. La Nupes pourra toujours batailler à toutes les élections. Elle risque de se heurter à un obstacle de taille .Ne pas pouvoir rassembler au deuxième tour contre Marine le Pen du fait de la personnalité clivante de Mélenchon.
2027,c'est encore loin.Il n'est pas sûr que Cazeneuve tienne la distance mais il paraît déterminé .
Historiquement,la convention est l'assemblée qui en 1792 a créé la première république. Cette assemblée comportait des modérés (les girondins) et des éléments plus radicaux, les montagnards. La référence est instructive.Il n'est pas nécessaire d'être radical pour imposer le changement. Les dérives sont survenues lorsque les montagnards ont éliminé les girondins. Cazeneuve s'inscrit dans ce combat entre une gauche conciliante et une gauche plus impatiente,capable de transiger avec la démocratie. Macron n'est cependant pas épargné. "Le nouveau monde ressemble à l'ancien monde" "au lieu de la France de Rocard,nous avons eu la France de Guizot".Cazeneuve est conscient du problème de la dette en bon social démocrate.Mais sa réduction ne doit pas se faire au détriment des valeurs humanistes et républicaines.
Cazeneuve entame son chemin de conquête. Avec de l'avance sur ses concurrents.
Le 24 janvier 1981,François Mitterrand était investi à Créteil par un PS triomphant pour l'élection présidentielle qu'il devait remporter .
Aujourd'hui, le Ps n'est plus que l'ombre de lui même. Mais Cazeneuve à la manière des anciens croit aux bonnes augures. Il veut conjurer le sort. Créteil n'a pas été choisi au hasard.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article