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Politique et réalités

Politique et réalités

Faits politiques, commentaires, analyses, portraits, dossiers, présentation de livres pour mieux appréhender le monde actuel.


C'est à lire

Publié par philippesoulierchampeval sur 30 Mars 2012, 19:22pm

Catégories : #Reportages

Il y a le vaste monde, celui qu'il arpenta au gré de ses reportages, aux sources de ses chères matières premières dont il fit presque à chaque article une épopée. Et puis l'autre, celui aux murs décrépis et aux linoléums baillants, ce célèbre quotidien du soir de la rue des Italiens, à Paris, où, écrit-il « il serait rentré à genoux » et dont il est sorti en lambeaux. Qui a croisé un jour la route d'Eric Fottorino, ce petit homme frêle, au physique d'ascète et à la plume sensible, se demande encore quel moteur interne l'a poussé à tenir la barre d'une machine infernale qui a fini par le dévorer.

Deux livres se mêlent dans ce captivant tour du « Monde » des souvenirs. Le premier est la chronique d'une passion, celle du journalisme et sa légende, les grandes signatures, les non moins grands reportages mais aussi « la vitesse de frappe, les formules heureuses et concises, l'incandescence du coup de feu ou encore le marbre et ses tables de montage, les folios sur leurs plaques comme les chiffres gagnants du tiercé, les encriers de la rotative ». Lorsque Eric Fottorino entre au « Monde », après un passage à « La Tribune », le journal est encore pour partie imprimé dans les entrailles de l'immeuble. Les écrans commencent à peine à remplacer les machines à écrire. Bientôt viendra le temps d'Internet qui met à terre le vieux métier et bouleverse son modèle industriel.
Âpreté des pressions extérieures

Là commence le deuxième livre. Le journaliste timide et humble des débuts est devenu le président du directoire d'un journal en pleine tempête, miné par la perspective du dépôt de bilan et déchiré par les guerres intestines. Le rythme des phrases s'accélère, l'écriture, jusqu'ici lyrique, s'assèche pour décrire la violence à peine croyable du climat interne, et l'âpreté des pressions extérieures, celle d'Alain Minc, alors président du conseil de surveillance du « Monde », d'Arnaud Lagardère, l'un de ses actionnaires, pour ne rien dire de Nicolas Sarkozy qui ne cessera de montrer son ressentiment à l'égard d'un journal et d'un directeur qui ne le ménagent pas. Le 15 décembre 2010, Eric Fottorino est débarqué de son fauteuil par les nouveaux propriétaires du journal, le fameux trio Pigasse-Bergé-Niel.

Il a naturellement, sa propre lecture des événements, que chacun pourra lui contester. Mais on ne lâche pas son livre une minute.
DANIEL FORTIN

( source les échos)

 

Dans l'émission le grand entretien sur France Inter Jeudi 29/03/2012,  Eric Fottorino  a donné une bonne définition du journalisme et des médias:

 

L'important, ce n'est pas informer , tout le monde est capable de reprendre les dépêches de l'AFP , mais  c'est expliquer. L'explication est rare.

 

( j'espère avoir restitué à peu prés sa pensée)

 

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