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Politique et réalités

Politique et réalités

Faits politiques, commentaires, analyses, portraits, dossiers, présentation de livres pour mieux appréhender le monde actuel.


Les échos de la politique

Publié par philippesoulierchampeval sur 22 Juin 2012, 18:42pm

Catégories : #Reportages

Le ministère des Sports dans "une situation inquiétante" déclare la ministre Valérie Fourneyron

 

 

Photographe : Fred Dufour :: Valerie Fourneyron le 4 juin 2012 dans son bureau du ministère à Paris

 

 

 

Q: L'AFP révélait jeudi que le budget du ministère des sports présente de nombreuses impasses pour un total de 50 millions d'euros, soit 20% du budget total. Pouvez-vous nous en dire plus?

R: "Un certain nombre de projets engagés ne sont aujourd'hui pas financés: les primes à la médaille des JO ne sont pas dans le budget, on a voté la retraite des sportifs et il n'y a pas un euro pour ça, des projets sont partis pour lesquels il n'y a pas de crédits... Bref, on est dans une situation inquiétante. En terme de responsabilité publique, c'est grave d'engager des projets dont on n'a pas les financements, dans un contexte où les ressources manquent".

Q: C'est de la négligence?

R: "Je n'appelle pas ça de la négligence, des crédits qui auraient dû être inscrits au budget sport et qui ne l'ont jamais été. C'est irresponsable. Irresponsable d'engager des travaux sans crédits, de faire de la communication en disant +j'ai fait voter la retraite des sportifs+ quand on ne la finance pas. Il faudra voir les actions que l'on peut sacrifier, parce que c'est prioritaire de valoriser les athlètes olympiques et paralympiques".

Q: Vous avez également dénoncé le choix d'un de vos prédécesseurs d'accorder aux stades de l'Euro-2016 168 millions d'euros prélevés sur le CNDS.

R: "On a fait toujours plus de choix pour le haut niveau, pour le sport pro. Ce faisant, on a asséché complètement le fonds de roulement du CNDS (Centre national pour le développement du sport, financé par une taxe sur les mises de la Française des Jeux, ndlr) qui porte normalement les projets de développement de la pratique sportive, l'action éducative et sociale des territoires, les gymnases de quartier... Petit à petit, on a considéré que le CNDS pouvait payer à la place du budget sport les grands stades de l'Euro qui, derrière, serviront à des sociétés anonymes".

Q: Il n'y a pas moyen pour vous de revenir sur cette décision?

R: "Non. Mais je souhaite que la mesure qui a permis de ponctionner le CNDS (l'augmentation de la taxe sur les mises de la FDJ) soit déplafonnée et perdure. Je souhaite également que, dans le cadre de l'Euro-2016, qui permettra à des clubs pros d'améliorer leur stade, il y ait un juste retour pour le sport français de cet investissement réalisé par le sport français. En 1998, il y avait eu le "fonds Sastre" destiné au foot amateur. C'est une méthode. Aujourd'hui, quand de l'argent public va servir aux grands stades, il faut qu'il y ait un dispositif de solidarité qui permette de redonner au sport. L'Etat et les collectivités qui investissent ne peuvent être absents de cette fête du foot".

Q: Toujours en matière de budget, l'un des projets emblématiques de votre gouvernement est la taxation à 75% des hauts revenus. Cette mesure provoque des craintes dans le monde du sport. Pensez-vous qu'elle favorisera l'exil fiscal des sportifs ou nuira à la compétitivité des clubs?

R: "Il ne faut pas oublier que cela ne concerne pas plus de 150 sportifs qui ont un revenu net supérieur à 1 million d'euros. Ca reste infime. L'avenir du foot français ne dépend pas de cette mesure fiscale, d'autant qu'il existe des mesures favorables aux impatriés dont on ne parle pas. Mais il faut élargir le débat aux équilibres du football dans un contexte de transferts, de salaires, de droits TV qui ont explosé ces dernières années. Dans chaque pays européen, la situation économique justifie des mesures fiscales, chez nous, en Italie, en Espagne. Et chacun sent aussi qu'on ne peut pas faire toujours plus pour le football et le salaire des joueurs dans le contexte actuel. Il faut, au niveau européen, donner les outils juridiques à l'UEFA de mettre en oeuvre la DNCG, le fair-play financier, de lutter contre un certain nombre de dérives qui vont nous amener dans le mur".

Q: Dans ce contexte, est-ce bien raisonnable d'oser même songer à une candidature olympique de la France, lorsque l'on connaît les coûts, et d'une candidature et des JO?

R: "De toutes façons, la France n'est pas aujourd'hui organisée pour aller gagner les Jeux et il est hors de question de seulement faire acte de candidature. On a toute une organisation à repenser. On sait bien organiser les événements internationaux, ça oui, par contre on vient de prendre trois échecs, dont une humiliation avec la candidature d'Annecy (pour les jeux d'hiver 2018 ndlr), et à l'évidence le mouvement sportif n'a ni l'organisation, ni la reconnaissance internationale pour gagner".

Propos recueillis par Françoise CHAPTAL

 

ca doit faire mal

 

 

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