Temps politique: le cauchemar de l'actualité

Une avalanche de nouvelles est encore tombée cette semaine.

Difficile de trouver de la cohérence tant l'actualité est abondante. Comment distinguer l'accessoire de l'essentiel ? C'est l'ambition secrète et non avouée de toute chronique.

L'intervention au Mali a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le ciel médiatique mais pas dans le ciel politique. L'ensemble de la classe politique a approuvé sans trop se poser de questions. La fureur des armes masque l'indécision en matière économique. A quelques rares exceptions, les hommes politiques de droite comme de gauche défendent la grande muette. L'expression prend tout son sens tant l'information sur le Mali est difficile. A quelques rares exceptions, vite boycottées par les médias, l'expression sur le Mali est rendue uniforme. Attendons quelques semaines avant que les langues se délient. Même Cohn Bendit défend la politique africaine de de Gaulle, un comble. La menace terroriste est un épouvantail qui masque d'autres enjeux et surtout la défaite face au chômage et la lutte contre les dérégulateurs en tout genre.

Curieusement, un autre dicours s'est fait entendre au sein du temple de la finance mondiale.

Cette parole originale a été portée par un libéral conservateur, David CAMERON. Après  avoir appelé à contester l'Europe par un référendum dans son pays, celui-ci a précisé sa pensée. Pour pouvoir baisser les impôts, il faut que tout le monde les paye, ce qui est loin d'être le cas. Une baisse des charges, qui pourrait améliorer la croissance va de pair avec une plus grande efficacité dans la lutte contre l'évasion fiscale. Voilà matière à discussion et compromis pour une Europe qui se cherche. David CAMERON souhaite un accord commercial avec les Etats-Unis. Dans le même temps, l'Europe devrait en profiter pour réveiller les citadelles endormies que sont le FMI et l'OMC. L'Angleterre et l'Allemagne sont décidées à agir économiquement. Et la France ?

Pierre Moscovici et Fleur Pellerin ont défendu vaillamment la taxe à 75 % sur les plus riches même devant Goldmann Sachs qui s'inquiétait. Le gouvernement français montre qu'une grosse imposition temporaire ne lui fait pas peur. Mais l'action du gouvernement ébranle l'Europe par le biais de la guerre contre le terrorisme. La vision française est marquée par son passé colonial. La guerre militaire doit protéger les intérêts économiques. La puissance militaire est le préalable à la puissance économique. Un discours que les américains peuvent comprendre. 

Il serait temps que les diplomates de tous pays s'unissent pour faire triompher l'esprit de dialogue au sein d'un monde européen empêtré dans son chômage croissant et une croissance aveugle. L'objectif assigné à la croissance ne doit pas être seulement un objectif chiffré. La croissance doit être soutenue par un projet économique qui fait défaut actuellement à l'Europe. 

Sur le plan sociétal, les aspirations à plus de libertés sont légitimes. Il n'empêche que l'on a du mal à discerner un réel projet de société dans les intentions du législateur.

La normalité n'est pas une tâche facile dans notre monde moderne.