Une présidentielle sous anesthésie

Il s'agit sans doute de l'effet Covid et de la guerre en Ukraine mais les débats de fond sont occultés pendant cette présidentielle. Certains diront que ce n'est pas nouveau. Les programmes ne sont jamais lus.Et les promesses pleuvent sans vérification.

Voici les quelques  points qui  mériteraient qu'on leur consacre du temps de parole:

La dette

la dette publique atteint 116,3 %du produit intérieur brut au 3ème trimestre 2021, soit un peu plus de 2800 milliards d'euros. Le ratio dette PIB est contesté. Quand vous remboursez , votre banquier ne vous demande jamais de rembourser  l'emprunt en un an.

Les impôts

Le débat sur les impôts est souvent faussé. On mélange tout. Les prélèvements obligatoires , ce sont  les impôts et la protection sociale . Un grand débat sur ce sujet nous épargnerait les approximations idéologiques. Les américains payent moins d'impôts mais ils ont des assurances qui leur coûtent chères et une protection moins efficace.

Le travail

Le dernier rapport du COR est plutôt rassurant. Les projections à 2070 vont d'un retour à l'équilibre dès 2030.

Mais le climat est plutôt anxiogène. Il faut mettre dans la tête des français qu'ils doivent travailler plus.

On n'évoque jamais le coût du chômage des plus de 55 ans.

L'augmentation des salaires

Attention, l'augmentation des salaires doit s'accompagner d'un réflexion sur les cotisations sociales qui sont associées aux salaires. Les charges sociales pèsent sur les salaires mais elles ont une utilité. Elles  financent un système dont tout le monde profite. Riches et pauvres. Le débat sur la TVA sociale avait fait perdre des députés lors d'une  élection législative à la droite à cause de jean louis Borloo en 2007. Pourtant, Borloo  avait le mérite de lancer le débat sur le transfert des charges sociales, condition d'un allègement des charges sur les entreprises. Mais la gauche n'aime pas la TVA.

Le nucléaire.

Un autre débat s'invite dans la campagne. L'indépendance énergétique. En 1974, sous Giscard, ce  débat était très présent. Avec la guerre en Ukraine, le nucléaire, énergie propre, reprend des couleurs. 'En fait, le débat sur le nucléaire est indissociable du débat sur l'énergie en général. Dans ce domaine , la France a du retard. Il faut bien sûr développer les énergies renouvelables. Pour cela , il faut des filières et des débouchés. Il faut donc du temps. Le radicalisme s'accorde mal avec l'économie humaine.

L'Europe

Avec le Covid et la   guerre en Ukraine, elle retrouve son rôle protecteur  . C'est la clef des débats sur la défense, l'immigration, l'économie sociale, La politique étrangère. Il serait temps qu'on s'en rende compte.

Le nationalisme nous mène à une impasse dans un monde globalisé.Mais pour faire l'Europe, il faut que les pays européens le veuillent. En finir avec la règle de l'unanimité  , qui bloque toute initiative ?

Les institutions

En terminer avec la 5ème république ? En tout cas , s'interdire des aménagements serait une erreur ( la proportionnelle) Le moins qu'on puisse dire , c'est que le quinquennat Macron ne fut pas une révolution en la matière.