Macron: un leurre sympathique
Comment faire du neuf avec du vieux.
La baisse des charges est devenue le leitmotiv de la droite au fil des années. Macron reprend l'idée à son compte en s'exonérant de l'explication nécessaire par rapport à l'utilité des cotisations et charges diverses.
A quoi servent les charges en France? Nous n'avons jamais eu un débat national sur l'utilité des charges sociales en France. Pourtant, notre système de protection sociale concerne les riches comme les pauvres. Transférer les charges sociales sur la CSG n'est pas une idée neuve. On se souvient de la réticence de la droite au parlement quand cette même CSG a été instaurée par Michel Rocard. La droite criait au scandale et à l'alourdissement des prélèvements obligatoires. Selon Macron, la CSG serait l'impôt miracle qui permettrait de réconcilier les français avec le travail. Sauf que la CSG touche tous les revenus. Ce que Macron donnerait d'une main (une somme annuelle qui ne permettrait pas de faire des folies), il le reprendrait de l'autre en augmentant la CSG.
L'élection devrait être l'occasion de débattre sur nos finances publiques et leur utilité. Au lieu de cela, Macron parle du remède sans évoquer la cause de la maladie. A quoi sert notre système de protection sociale ? Peut-on le rendre plus équitable? Peut-on baisser les dépenses liées à la protection sociale ? Doit-on exonérer les entreprises, les employeurs de toute contribution à la protection sociale ?
Ce débat devrait avoir lieu à l'assemblée nationale.
Le pouvoir d'achat des ménages baissera si on augmente la CSG.
La question du coût du travail est une vieille question. Le différentiel entre la France et les autres pays n'est pas si important contrairement à ce que veut nous démontrer une idéologie essentiellement de droite.
Aux Etats-Unis, si on prenait en compte le total des assurances, on obtiendrait des taux similaires aux taux français. Le transfert des cotisations sociales sur la CSG va augmenter le taux des prélèvements obligatoires. Or, ce taux est déjà jugé trop élevé par une bonne partie de l'opinion. Ce qui peut conduire à une révision du système vers un système d'assurances privés.
Décidément, le programme de Macron est résolument à droite.