Les primaires ont incontestablement leur utilité. Elles éliminent les candidats trop sûrs d'eux. Elles réduisent la vie politique à sa portion essentielle. Même si les électeurs des primaires ne sont pas toujours représentatifs de l'électorat national. Ce sont en tout cas les plus motivés des deux camps. A gauche, les motivés étaient moins nombreux qu'en 2011. Tout de même, un million 500.000 personnes se sont déplacées pour faire vivre un scrutin qui selon les sondages ne concernait que les perdants.
Il ne faut plus croire les sondages. Ils nous prédisent des catastrophes qui n'arrivent jamais. Les français aiment la politique et son cortège d'espoir, de rêves brisés ou d'illusions perdues. Ceux qui ont voté Hamon ne s'interrogent pas sur la crédibilité de son projet. Ils constatent que les vieilles recettes contre le chômage ont échoué. Mitterrand l'avait dit : "sur le chômage, on a tout essayé". La gauche du réel ne nous a pas persuadés de son efficacité. Elle n'a pas su nous expliquer clairement l'utilité des 40 milliards versés aux entreprises. Sa communication reste défaillante. Les tenants du réalisme apparaissent aussi un peu idéologues et utopistes dans leur acharnement à défendre les intérêts de l'entreprise au détriment quelquefois de l'intérêt général. Il semble que les jeunes veulent nous dire : "donnez-nous un revenu, on se débrouillera avec puisqu'il n'y a plus de possibilité d'entrer sur le marché du travail avec un salaire décent". La croissance ne veut plus de nous. Tant pis pour la société de croissance. Bonjour, la société des petits boulots et de l'individu libéré.